Les différents emplacements du siège de l’autorité municipale à Limoges.

Définition.
Le terme de Mairie apparaît au XIIIè.S. attaché à la fonction de Maire, puis finit par désigner le lieu. La mairie est également appelée Maison Commune.
Le terme Hôtel de Ville commence à s’employer dès la Renaissance, et se vulgarise à la Révolution Française, il signifie Hôtel de la ville. Il est caractérisé par la grandeur de l’édifice et sa position citadine mais il abrite les mêmes fonctions que la mairie, à savoir qu’il le siège de l’administration communale où s’exerce l’autorité municipale.

 

La Cité avait son siège au Moyen-Age près de la cathédrale de 1303 jusqu’en 1792 que les deux villes soient réunies.
Le 1er Hôtel de Ville du Château fut construit entre 1226 et 1245 près de la rue St Nicolas et le cimetière du cloître St Martial (près de la place de la République actuelle ?)
Au XIVè.S., les services municipaux sont transférés rue des fossés, près du Palais de Justice. Vers 1487, la ville vicomtale place son Consulat dans un édifice, appelé La Tour-Bon-An, rue Fongrouleu (actuelle rue du Consulat depuis le XVIè.S.)

En 1785, on envisage la construction de l’Hôtel de Ville boulevard de la Pyramide (actuel Boulevard Carnot) mais le projet n’aboutit pas. Les locaux de la rue du Consulat sont vendus et la municipalité s’installe rue Daucourt, rue du Temple près de son précédent emplacement.
En 1791, déménagement dans l’ancienne Intendance du Limousin, près des Bureaux du Département.
En 1792, les deux villes de Limoges se réunissent. En 1802 (le 30 Messidor An XI) la ville acquiert le couvent Saint-Gérald des chanoines réguliers de la Congrégation de France. Il fut vite exigu, inconfortable et mal-agencé.
Avant la construction du nouvel Hôtel de Ville, les bureaux seront provisoirement transférés à l’Hôtel de la Bastide, rue Turgot à la suite de la destruction du couvent jusqu’en 1883.

Pour le nouvel Hôtel de Ville, une commission de neuf membres est chargée de proposer un emplacement. On décide de consulter l’architecte Parisien Viollet le Duc. 16 propositions, incluant tous les points stratégiques de la ville, furent présentées au Maire René Pénicaud : la place d’Orsay, le musée Céramique, la proximité du Palais de Justice place d’Aine, la proximité du Boulevard Ste Catherine(boulevard Gambetta) et de la rue Pétiniaud Beaupeyrat, la place de la Motte, la porte Tourny, la place Tourny (actuelle Place Jourdan), le Champ de Juillet, la Place Royale (Place Denis Dussoubs)…

La population fait également des propositions et les débats sont enflammés, en fonction des intérêts de chacun, deux pétitions sont mises en place, récoltant respectivement 151 signatures (19 février 1877) et 256 signatures (24 février 1877). La plupart des signataires habitent le quartier et ils interviendront à plusieurs reprises pour défendre l’emplacement de leur « mairie ».
Les raisons qui emportèrent le vote : les abords sont larges et faciles d’accès pour les voitures, il est peu éloigné du centre-ville et assez vaste pour y construire un monument capable d’intégrer tous les services de l’administration municipale… Il est également l’emplacement le moins onéreux.

Par ailleurs, il rappelle symboliquement (on ne le savait pas à l’époque ?) les origines de la ville d’Augustoritum, puisque le forum gallo-romain était à cet endroit, déjà centre de la vie administrative, économique et politique, au croisement du cardo et du decumanus, les voies principales romaines.
Cet emplacement marque par ailleurs la jonction entre les deux anciens centres historiques : la Cité de l’Evêque et le Château du Vicomte, et revêt un caractère assez neutre.

La place de la mairie ne convenait pas à Viollet Le Duc qui la trouvait excentrée et qui jugeait la proximité facheuse de l’hôpital vétuste et de la caserne de cavalerie (présence du tunnel du chemin de fer …). Mais la commission considère que l’emplacement est le meilleur de tous ceux qui ont été présentés.