La confrérie des bouchers.

Sa fondation remonterait à 930 et avait trois objectifs :
  •  Veiller au bon fonctionnement de la profession de boucher, en réglant les litiges pouvant survenir entre eux
  • Contrôler l’hygiène des lieux et la qualité sanitaire des viandes
  • Servir de caisse de secours mutuel en palliant les aléas de la vie de ses membres.
Le premier quartier des Bouchers s’étendaient sur les terrains dépourvus de défense situés entre la Cité et le Château, près de la rue Raspail, de la place Wilson, de la rue du collège actuelles.
Le ruisseau d’Enjoumar, surnommé le « Merdanson » draînait le quartier des pollutions des Bouchers et des Tanneurs installés à proximité. Le quartier s’appelait le « faubourg Boucherie ».

 

Au XIIè.S., ils s’installèrent dans le Château, plus près de leur clientèle, au-dessous des étangs de la Motte, pour bénéficier de l’eau de ceux-ci pour draîner leur rue, appelée Rue Torte, actuelle rue de la Boucherie.
En 1315, les reliques d'Aurélien sont retrouvées dans une église paroissiale située hors des murs de Limoges, Saint-Cessateur, elles sont ensuite transportées à l’intérieur des remparts.
Monseigneur Régnault de la Porte accorde aux Bouchers, déjà regroupés en Corporations, le privilège de se constituer en Confrérie, avec pour but de promouvoir le culte de leur Saint Patron : Aurélien.
 
A partir du XVIIè.S., six familles vont prendre en main les destinées de la Confrérie et de la Corporation : les Cibot, Juge, Malinvaud, Parot, Plainemaison et Pouret.
A la révolution, les Corporations sont définitivement supprimées, la solidarité professionnelle se soudera autour de la Confrérie, qui vivra la période révolutionnaire de façon clandestine.
Deux événements cristalliseront cette communauté à l’époque révolutionnaire :
  • La chapelle, devenue Bien National, fut achetée par Barthélémy Cibot et Maurice Malinvaud en 1795, ils agissaient en vertu d’une délégation secrète de tous les bouchers.
  • Le crâne de St Aurélien fut conservé secrètement et honoré au domicile d’un autre confrère Audoin Malinvaud, que personne ne dénoncera…
Le 3 juillet 1798, il est déclaré que la chapelle et ses dépendances ont été acquises comme Biens Nationaux au nom de la Confrérie et qu’elles sont pour toujours la propriété de la Confrérie de St Aurélien.
La Paix revenue sous le Consulat et l’Empire , la Relique fera de nouveau l’objet d’un culte public et un nouveau reliquaire sera réalisé pour recueillir le chef de St Aurélien.
En 1827, les chefs de famille décident des modalités d’entretien de la chapelle. C’est ainsi la seule chapelle privée de la ville ouverte au public.
En 1833, un abattoir est construit hors du Château et l’abattage des bêtes disparaît de la rue de la Boucherie.
En 1891, un syndicat de la Boucherie est fondé pour pallier la disparition des Corporations, et nombre de Confrères s’en occupent.
 
Après la seconde guerre mondiale, un autre abattoir très moderne et possédant une salle de vente fut construit, les grossistes trop à l’étroit rue de la Boucherie déménagèrent. Puis le centre-ville se dépeupla au profit de la périphérie, des boucheries s’installèrent ainsi dans différents quartiers, entraînant progressivement la fin de l’activité dans la rue.

 

La Confrérie demeure active cependant, notamment autour du culte de St Aurélien, des Ostensions, dans des missions de soutien auprès de ses membres et un esprit de convivialité demeure.
Depuis Henri IV cependant un privilège est accordé à la Confrérie, elle a l’honneur de recevoir les Chefs d’Etat et princes du Sang en visite officielle et de leur présenter les clefs de la ville de Limoges.
Cette prérogative s’est maintes fois exercée en honorant le Président Poincaré, la maréchal Pétain, Le Président Auriol, Le Général de Gaulle, Le Président Mittérand…
La Confrérie est donc toujours bien vivante.

 

Les Bouchers habitaient tous cette rue et se mariaient uniquement entre familles de Bouchers, jusqu’à la deuxième moitié du XIXè.S.
Les Confrères étaient tous parents et jusqu’à une date récente seuls les descendants de ces familles pouvaient être membres de la Confrérie. C’est seulement depuis 1967 qu’a été votée la décision d’ouvrir l’Association à des personnes extérieures.

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