La Poste Centrale

1, rue Daniel Lamazière

 
Comme pour la nouvelle préfecture, le projet de poste centrale prend place dans la reconstruction du quartier central du Viraclaud, démoli à partir de 1898 et l’on emploie le même architecte : Jules-Alexandre Godefroy.
 
Le projet est approuvé en avril 1908. L’ouverture au public intervient le 18 décembre 1911.
 
Entre 1850 et 1918, la Poste étend considérablement ses activités et devient une institution assurant les transports de courriers et un établissement financier.
En 1879, est créé le ministère des Postes et Télégraphes pour diriger ce service public disposant désormais d’un secteur administratif et financier conséquent. C’est pourquoi, la Poste, pour assurer son développement, doit maîtriser la construction de bâtiments plus fonctionnels et amorce une véritable politique de construction au début du XXe siècle. La poste centrale de Limoges répond à cette volonté d’adapter les locaux aux missions particulières de cette institution.
 

L’édifice.                                                                                                                                                         

La poste centrale, construite en briques et pierres, s’inscrit dans le style néo-classique. De par sa situation à l’angle de deux rues, ce bâtiment jouit d’une grande visibilité.
La façade se veut imposante par sa tour-lanterne à dôme et l’inscription « Postes et Télégraphes » surmontée d’une corniche est entourée de volutes et de cornes d’abondance. Ces façades monumentales et l’équilibre des proportions sont destinés à rassurer les clients sur la solidité de cette institution financière et la probité de ses agents.
 
C’est pourquoi les rares sculptures sont des allégories de l’abondance et des valeurs républicaines. Un motif sculpté massif marque chaque côté de la tour semi-circulaire d’angle : Marianne ailée au bonnet phrygien pourvu de petites ailes, dans l’esprit des représentations d’Hermès, entourée de volutes, cordons feuillagés, feuilles d’acanthe, etc.
 
Le vitrail dans l’imposte au-dessus de la porte fait référence aux fonctions de messager de la poste avec la représentation du caducée d’Hermès (« sceptre du héraut ») composé d’un flambeau surmonté de deux ailes, autour duquel s’enroulent deux serpents qui se font face à son sommet.
Le bâton d’Hermès a été transformé en flambeau éclairé (chapeauté de flammes), symbole hérité des Lumières pour représenter la liberté.
 
L’architecture du bâtiment est le résultat d’un compromis entre tradition et modernité afin de séduire la bourgeoisie républicaine très conservatrice : elle reprend des règles de la composition classique dans un souci de style mais en même temps recourt à des matériaux nouveaux partiellement dissimulés dans la façade (acier, fer, emploi de la brique en combinaison).
 
Le vocabulaire architectural reste très sobre. Il s’inspire du style classique mais seules les grandes lignes maîtresses sont inscrites. Par exmeple, les chapiteaux doriques et la corniche à denticules sont simplifiés à l’extrême.
 
L’édifice se veut fonctionnel et économique quant à sa réalisation : emploi de poutres d’acier pour une partie de la structure ; briques présentes sur une grande partie de l’édifice exceptées les parties devant être mises en valeur ; maximisation des espaces
intérieurs non accessibles au public par une relative faible hauteur des plafonds ; ornementation très réduite. Il est doté de nombreuses baies pour marquer son caractère public.
 
Depuis 2005, la Poste a cédé une partie du bâtiment, ne conservant qu’un bureau de poste, l’autre partie a été reconvertie en surface commerciale. L’édifice est labellisé Patrimoine du XXe siècle par arrêté du 25 mars 2002.


Pour en savoir plus : https://www.limousin.culture.gouv.fr/IMG/pdf/pat_20_poste_centrale.pdf