L'église St Michel des Lions

L'église fut construite en plusieurs étapes successives :
La construction du monument actuel débuta en 1364, sur l’emplacement probable d’une chapelle dédiée à l’archange Gabriel, où passait l'antique voie romaine Lyon-Saintes. Elle dura près d’un siècle.
De nombreuses modifications furent réalisées aux XVè et XVIè.S. (travée supplémentaire, chapelles latérales entre les contreforts…) rendent la lecture du monument complexe. Le portail nord de style flamboyant donnant sur la place du Présidial date du XVè.S. Il est orné d’une vierge à l’enfant portant une grappe de raisin.
 
Son entrée sud, la principale, est gardée par les deux lions de granit qui lui ont donné son nom ; ils proviennent de monuments funéraires gallo-romains.

 

De forme rectangulaire, avec 55 mètres de long sur 24 mètres de large, son plan s’apparente aux églises-halles, fréquentes sur les domaines des Plantagenêts, mais aussi dans le nord et les régions de l’est (Allemagne…). Sans transept ni abside, avec une nef à six travées, ses collatéraux abritent cinq chapelles au nord et trois au sud. 
 
Les piliers sont constitués en faisceaux de huit colonnes. Devenues trop fragiles pour supporter une voûte qui menaçait de s'écrouler, on a dû procéder a de longs et coûteux travaux de restauration sur ces colonnes. Cette voûte d'ailleurs, est un excellent exemple de l'art ogival gothique. Les piliers latéraux sont maintenus par des contreforts ou des murs.
 
Elle est surmontée d’un vertigineux clocher de style limousin, passant du carré à l’octogone datant de 1383. C’est le "frère" de celui de St Pierre du Queyrois mais il comporte un étage de plus.
Etant le plus élevé de la ville, la foudre le frappa à plusieurs reprises, notamment en 1604, 1748, 1754, 1766, et notamment le 18 novembre 1810, où la flèche s’écroula écrasant la voute de la première travée de l’église. 
Cette flèche fut reconstruite de 1822 à 1824, suivant les plans du sieur Breistroff, capitaine du génie en garnison à Limoges. C’est à cette date que le clocher reçu un paratonnerre et fut surmonté d’une boule de cuivre de 600 kg culminant à 70 mètres. Offrant trop de prise au vent, elle fut remplacée par une boule ajourée en 1916 ? 1913 ?. L’ancienne boule fut installée dans le jardin de l’Evêché et récupérée par l’occupant allemand durant la seconde guerre mondiale.
Elle est symbolisée par l’énorme sphère de pierre que l'on trouve sur la place.
Lors des processions des Ostensions, on accroche le drapeau de la Confrérie St Martial aux crochets visibles de la place. 
Sur son parvis se trouve une fontaine à deux vasques avec une statue représentant St Martial. 
  

L’intérieur.

La nef unique est ornée d’un mobilier ancien très riche : reliquaires, croix de procession, statues de pierre, tableaux, vitraux…

 

Suite à la destruction de l’abbaye St Martial en 1790, l’église St Michel conserve les reliques du Saint Patron de Limoges, Saint Martial, (sur le mur oriental) dont le « chef » est enfermé dans une châsse en cuivre doré repoussé datant de 1809 (sur l’autel central) et reposant sur un imposant monument néo-gothique en calcaire de la fin du XIXè.S, réalisé par l’architecte Vergez et les sculpteurs Gardien et Cherpenet de Limoges.
C'est sans doute le bien le plus précieux de cette église, avec les châsses de Saint Loup (successeur de Martial) et de Sainte-Valérie, martyre. Ces reliques donnent lieu notamment aux processions des Ostensions tous les 7 ans.
 
Dans le chœur se trouve une croix processionnelle de la Confrérie des Pénitents du XVIIIè.S. et un bel autel de marbre du XVIIIè.S. ?
  
Le trésor de l’église : au-dessus un tableau du XIXè.S. de D.Voltera, exécuté par Joliet.
 
Des vitraux du XV°, dont la plupart ont été détruits, il reste ceux du collatéral nord consacrés à la vie de aint Jean Baptiste, et du collatéral sud, consacrés à la vie de la Vierge.
 
  • Statue de bois de St Antoine de Padoue, deux statues de Ste Barbe et St Roch en bois doré du XVIIè.S.
  • Chapelle de St François d’Assise, avec sa statue
  • Chapelle de St Joseph avec sa statue du XIXè.S. Autel en marbre.
  • Chapelle du St Sacrement : la porte du tabernacle est ornée d’un très bel émail représentant une image tirée du registre de l’ancienne Confrérie du St Sacrement
  • Au fond une statue de St Michel, une véritable icône et un tableau de St Jean de la Croix
  • Au-dessus de l’autel de St Loup : vitrail du XVèS.S représentant Marie tenant son enfant. Dans les médaillons : principaux mystères de sa vie (en partant du bas et de droite à gauche)
  • Au-dessus de l’autel de Ste Valérie, vitrail du XVè.S représentant 17 médaillons entourant St Jean Baptiste, second titulaire de l’église.
  • Faisant pendant à la chapelle du Saint Sacrement, celle de St Léonard (ermite du VIè.S.), patron des prisonniers, le saint Limousin le plus connu et surement le plus honoré dans le monde.
  • Statues de St Martial XIXè.S. sur l’autel, à gauche St Léonard (XVIè.S.), à droite St Loup (XVIIè.S.)
  • Sur le mur : haut relief « le martyre de Ste Valérie » du XVIIIè.S. et sa statue dans l’enfeu. 
  • Chapelle de Ste Anne : Sur l’autel, statue de Ste Anne, mère de Marie XVIIè.S.
  • A droite dans la niche : statue de Ste Thérèse de Lisieux. Le grand crucifix en bois polychrome fut rentré dans l’église pour le soustraire aux profanations de 1830
  • Sur le mur de gauche : tableau représentant Ste Philomène (XIXè.S.)
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  • Orgue du XIXè.S. près de la chapelle de ND de Pellevoisin.
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  • Chapelle des baptêmes avec autel en granit et baptistère du XVè.S. Emaux de Magadoux en l’honneur des Saints Limousins, de la Foi, de l’Espérance et de la Charité.
  • Chapelle de la Ste Vierge, avec statue polychrome du XIXè.S., à gauche piéta du XVIè.S, à droite ND des Aydes (XVè/XVIè.S.)
  • Chapelle du crucifix : retable et crucifix probablement du XVIIè.S. La Vierge et St Jean du XVIè.S.
  • Au-dessus de l’autel : tableau de Jean-Baptiste Gardel, peintre limousin du XIXè.S. : « la Vierge intercédant pour les âmes du purgatoire ». 1863. Œuvre réalisée probablement sur place (le châssis épouse la forme de l’arc gothique). Complète le vitrail de la chapelle suivante.
  • Le purgatoire est la purification finale des élus, distincte du châtiment des damnés. Le feu serait purificateur.
  • Marie aurait également un grand pouvoir d’intercession auprès de Dieu, d’où la lumière divine jaillissant de la Croix et illuminant Marie. Elle tend ses mains salvatrices vers les âmes suppliantes.
  • A gauche : « La mort de Ste Valérie » par Claude Vignon (XVIIè.S.)
  • A droite « Les disciples d’Emmaüs » de l’école de Philippe de Champaigne (XVIIè.S.)
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